17.

 

— Le Chevelu te réclame, annonça Sékari à Iker, réveillé en sursaut. Il semble bouleversé.

— Quelle mauvaise nouvelle apporte-t-il ?

— Il ne veut parler qu’à toi.

Avant de descendre au rez-de-chaussée, le jeune scribe se rinça la bouche.

— Que se passe-t-il, Chevelu ?

— Héremsaf… Héremsaf est mort cette nuit !

— Héremsaf ! En es-tu certain ?

— Malheureusement oui.

— La cause du décès ?

— Le cœur a lâché. Ces derniers temps, il était surmené et refusait de se reposer. Malgré votre différence d’âge, ce drame devrait te donner une bonne leçon. Toi aussi, tu travailles trop.

Iker se rendit au temple d’Anubis dont le nouveau supérieur dirigerait le rituel d’inhumation d’Héremsaf. Il se mit à sa disposition afin que rien ne manquât au rituel.

Les dossiers du défunt furent repris par la mairie et répartis entre divers responsables. Celui qui s’occupa de la caravane ne discerna rien d’anormal dans la procédure et lui accorda donc l’autorisation d’entrée à Kahoun.

 

La nouvelle du décès d’Ouâkha, l’ex-chef de la province du Cobra, affectait profondément le pharaon Sésostris, mais, comme d’ordinaire, il n’en laissait rien paraître. Ouâkha avait été le premier à le soutenir et à lui jurer fidélité, au début de sa lutte contre les provinces dissidentes. Alors que le pays aurait pu basculer dans la guerre civile, l’appui d’Ouâkha s’était révélé décisif. Sa disparition, elle aussi, marquait une étape cruciale : comment réagiraient sa famille, ses proches et ses conseillers ? Ou bien ils se soumettaient au vizir Khnoum-Hotep, envoyé sur place pour les funérailles, ou bien ils tentaient d’imposer un nouveau chef de province.

En cas de sédition, le monarque serait contraint d’utiliser la force.

À ces sombres pensées s’ajoutait une inquiétude persistante : qui avait jeté un maléfice sur l’arbre de vie et voulait empêcher la résurrection d’Osiris ? Aujourd’hui, le pharaon savait qu’il ne s’agissait d’aucun des chefs de province naguère opposés à la réunification. En toute logique, le magicien noir devait être un Cananéen révolté dont l’unique but était la destruction de l’Égypte. Peut-être le général Nesmontou, en quadrillant la Syro-Palestine, parviendrait-il à l’identifier.

De retour à Memphis à la tombée du jour, Khnoum-Hotep se rendit aussitôt chez le souverain.

— Personne ne songe plus à rétablir un potentat local, Majesté, déclara-t-il avec un soulagement perceptible. J’ai mis en place une administration qui travaillera sous le contrôle d’un de mes délégués.

— Ne tolère ni faiblesse ni excès. Que la province du Cobra, comme les autres, soit gérée selon Maât, qu’aucun de ses habitants ne souffre de la faim et que toute injustice soit sévèrement châtiée. Face aux dieux, je suis responsable du bonheur de mon peuple. Et toi, tu es responsable devant moi.

— Je figurais au premier rang pour apprécier l’ampleur de votre œuvre. À présent, elle fait partie de mon être et je n’ai pas d’exigence plus ardente que la consolidation de l’unité dont vous êtes le garant. Désormais, les provinces ne vous causeront plus aucun souci.

— Si nous ne réussissons pas à guérir l’acacia d’Osiris, que restera-t-il de l’Égypte ?

 

— Comment, rien ? s’irrita Médès en arpentant son bureau.

— Il ne lui est vraiment rien arrivé, confirma Gergou. Le Grand Trésorier Senânkh garde son poste.

— Pas la moindre sanction ?

— Pas la moindre. Le vizir lui accorde toujours sa confiance.

— Le pharaon aussi, malheureusement ! Et moi qui espérais que Sésostris jouait une sorte de comédie afin de sauver la face et de préserver la réputation de la Maison du Roi ! Pourtant, mon épouse a parfaitement imité l’écriture de Senânkh. Quant au sceau, n’était-il pas reconstitué à la perfection ?

Soudain, Médès comprit.

— Un code… Senânkh utilisait un code ! Pas d’autre explication possible. C’est pourquoi il a démontré son innocence sans difficulté.

— En étudiant les archives, on le découvrira.

— Inutile. Il a en forcément changé.

— Quelqu’un est peut-être dans la confidence.

— À coup sûr, le pharaon en personne !

Le découragement gagna Gergou.

— Alors, Senânkh demeure hors d’atteinte.

— Pour le moment, mon ami, juste pour le moment. Mais il existe des cibles plus faciles à atteindre.

Médès exposa son nouveau plan à Gergou, qui l’apprécia au plus haut point et partit aussitôt le mener à bien.

Riche d’enseignements, cet échec ne bridait nullement Médès. La Maison du Roi ressemblait à une véritable forteresse qu’il n’abattrait pas en un jour. Mais à présent, il disposait d’un allié à Abydos. Un allié lui permettant de toucher au cœur des grands mystères et d’obtenir autant de puissance que le pharaon régnant.

 

Le Libanais utilisa plusieurs miroirs pour vérifier sa mise. Grâce à sa nouvelle robe ample aux rayures verticales, il paraissait beaucoup plus mince.

Néanmoins, quand l’Annonciateur pénétra dans la salle de réception, il fut incapable de soutenir son regard et s’empressa de lui offrir de l’eau.

Son hôte déclina l’offre.

— Désirez-vous quelque chose, seigneur ?

— Uniquement un rapport détaillé et sans trompe-l’œil.

Sur les tables basses, ni fruits ni gâteaux. Ainsi l’Annonciateur pouvait-il constater les efforts de son hôte.

— Dans le domaine commercial, excellentes prévisions. Nos prochaines affaires devraient nous rapporter des bénéfices substantiels. Mes arguments ont convaincu Médès, et je ne doute pas de la qualité de sa collaboration. Comme prévu, je le fais attendre pour rencontrer mon… patron. Sa curiosité éveillée, il ne manquera pas de me relancer.

L’Annonciateur eut un léger sourire, plus inquiétant que rassurant.

— En ce qui concerne mon réseau d’informateurs, poursuivit le Libanais, il fonctionne de mieux en mieux. Avec un minimum d’agents, les informations circulent rapidement. L’unification accomplie par Sésostris n’est pas un vain mot ; aucune province ne s’oppose plus au pouvoir central, et voyager dans toute l’Égypte devient aisé.

— Et la caravane à destination de Kahoun ?

Ce fut au tour du Libanais de sourire.

— Voici justement la preuve de l’efficacité de mon réseau ! Mon meilleur agent sur place, une jeune femme nommée Bina, a découvert qu’un fonctionnaire bloquait le dossier. Ce tatillon soupçonneux, un certain Héremsaf, refusait d’ouvrir les portes de la ville. J’ai donc fourni à Bina une substance très active, utilisée au Liban pour se débarrasser des gêneurs. Cette jeune femme prometteuse vient de mener à bien sa mission. Héremsaf est mort, la mairie de Kahoun a levé le dernier obstacle à l’arrivée des nôtres.

— Beau travail.

Le Libanais rosit.

— J’agis au mieux, seigneur. Meurtrir l’Égypte me procure un immense plaisir.

— Bien que tu aies encore grossi, beaucoup te sera pardonné.

 

Quand la longue caravane parvint à proximité de Kahoun, elle fut stoppée par la police qui vérifia minutieusement les documents l’autorisant à voyager.

Barbus et torse nu, les Asiatiques portaient des pagnes orange et des sandales noires. Certains étaient chargés de nattes, d’autres jouaient de la lyre à huit cordes. Des anneaux ornaient les chevilles des femmes, vêtues de tuniques chamarrées et chaussées de bottines de cuir.

Les policiers inspectèrent les fardeaux des ânes : paniers, vases, javelots, fards fabriqués avec de la malachite du Sinaï et soufflets de métallurgiste.

— Qui est votre chef ? demanda le scribe supervisant le contrôle.

— Ibcha, répondit un garçon souriant.

— Où se trouve-t-il ?

— À l’arrière de la caravane.

— Va le chercher.

Le garçon s’exécuta.

Ibcha était un solide gaillard à la barbe fournie.

— Pourquoi y a-t-il des armes dans vos bagages ?

— Arcs et flèches nous auraient permis de nous défendre en cas de mauvaise rencontre. Plusieurs d’entre nous sont métallurgistes et savent fabriquer des javelots à pointe de métal.

— Puisque vous vous installez à Kahoun, je confisque vos armes. Je vous interrogerai un par un, et vous indiquerez votre nom, votre âge, votre situation de famille et vos compétences professionnelles. Ensuite, je vous attribuerai un logement.

Les Asiatiques se montrèrent dociles.

Les formalités achevées, le scribe s’adressa de nouveau à Ibcha.

— De strictes règles de sécurité régissent Kahoun. Au moindre délit, si minime soit-il, le coupable et sa famille seront expulsés. Nous ne tolérerons aucune bagarre entre vous et nous exigeons une obéissance absolue aux directives du maire. Suis-moi.

Le scribe conduisit Ibcha à l’atelier où l’on façonnait des couteaux, empilés sur des étagères. C’était là que le poignard d’Iker avait été aiguisé.

— Cette production ne nous suffit pas, expliqua le scribe. Le maire veut doter les forces de l’ordre d’un équipement neuf et de bonne qualité. La forge voisine a été agrandie, les stocks de métaux viennent d’être livrés. Bien entendu, chaque objet produit sera vérifié et numéroté. Deux jours de repos pour t’installer. Ensuite, au travail, avec le salaire d’un ouvrier qualifié. Toi et les tiens, vous vous procurerez à Kahoun tout ce dont vous aurez besoin. En échange d’une paire de sandales, vous obtiendrez deux litres d’huile ou bien vingt pains, ou bien encore vingt-cinq litres de bière. Bienvenue parmi nous.

Non loin de là, Bina observait la scène. La première partie de sa mission menée à bien, elle continuerait à profiter de la naïveté des Égyptiens qui croyaient à l’efficacité de leurs contrôles. Sur dix armes fabriquées, les Asiatiques en détourneraient une. Peu à peu s’amasserait une quantité suffisante pour les futurs maîtres de la cité. Si Iker réussissait à supprimer le pharaon, la révolution serait plus rapide que prévu.

 

— Mes alliés sont enfin arrivés, confia Bina à Iker. Bientôt, nous n’aurons plus besoin de nous cacher dans cette maison délabrée.

— Quel est leur plan ?

— Je l’ignore, mais aie confiance. Ils haïssent le tyran autant que toi et moi, et n’hésiteront pas à sacrifier leur vie afin de le renverser.

Encore sous le choc de la disparition d’Héremsaf, Iker n’avait prêté aucune attention à la caravane asiatique.

— À Kahoun, rappela-t-il, les étrangers demeurent étroitement surveillés. Comment tes amis comptent-ils agir ?

— Je te répète que je l’ignore.

— Et toi, quel sera ton rôle ?

— Moi, je ne suis qu’une servante illettrée. Je me contenterai de leur procurer de la nourriture et des vêtements. Mes compatriotes m’ont offert un joli cadeau. Tu veux le voir ?

Sans attendre la réponse du jeune scribe, Bina exhiba une petite pièce de lin triangulaire et ourlée.

— On passe un coin entre les jambes, expliqua-t-elle d’une voix sucrée, et l’on noue ce cache-sexe avec les deux autres coins. Si tu m’aidais à l’essayer ?

La jolie Asiatique ôta sa tunique. Nue, dans la pénombre, elle se rapprocha d’Iker.

— Tu m’aides ?

— Pardonne-moi, mais… je suis trop préoccupé.

La tentatrice ravala sa fureur.

— Une autre fois, concéda-t-elle.

 

La fête du dieu Bès battait son plein. Tous les habitants de Kahoun y participaient, le vin coulait à flots, et l’on jouait de la musique dans chaque quartier en espérant le passage du nain danseur au masque de lion. Barbu, les jambes épaisses, il éloignait les démons et découpait les mauvais esprits avec ses longs couteaux. C’est pourquoi les artisans le représentaient sur les lits, les chevets, les lampes, les chaises et les ustensiles de toilette. En tirant sa langue rouge, Bès émettait le verbe purificateur ; en frappant son tambourin, il répandait des ondes positives. À lui de veiller sur la naissance des enfants dans la chambre d’accouchement et des initiés dans le temple.

Partout, des torches allumées ; entièrement illuminée, Kahoun se laissait aller à la joie de vivre, au rire et aux plaisirs de la bonne chère.

Après avoir bu quelques coupes en compagnie des autres conseillers municipaux, Iker s’éclipsa, prétextant fièvre et migraine. Malgré lui, ses pas le portèrent en direction de l’atelier où les Asiatiques avaient aiguisé son poignard.

En cette nuit de liesse, l’endroit le plus tranquille de la ville.

Iker s’approcha.

Pas de musique, pas de chansons, pas de rires, mais un peu de lumière provenant de ce local.

Des rideaux occultaient les fenêtres. Grâce à la déchirure de l’un d’eux, le scribe glissa un œil à l’intérieur.

À voix basse, Bina lisait un texte à une dizaine d’hommes qui l’écoutaient avec attention. Puis elle s’empara d’un pinceau et commença à rédiger une lettre.

Stupéfait, Iker se retira.

Ainsi, elle lui avait menti en prétendant qu’elle ne savait ni lire ni écrire !

La pauvre servante inculte, soumise et persécutée était, en réalité, le chef de ce groupe de terroristes !

Écœuré, Iker rentra chez lui.

 

— Iker, réveille-toi, il est tard !

N’obtenant aucune réponse, la tête encore embrumée par la fête, Sékari poussa la porte de la chambre du scribe.

Vide.

Vide aussi, la salle d’eau. Incrédule, Sékari explora la maison, puis se rendit à l’étable où Vent du Nord dégustait de la luzerne.

— Il n’aurait quand même pas abandonné son confident ! Ça y est, je comprends… Il a forcé sur le vin et le cuve quelque part.

Sékari parcourut Kahoun et interrogea les commères.

En vain. À l’évidence, Iker avait quitté la ville.

 

Sur le bateau à destination de Memphis, Iker n’éprouvait qu’un seul regret : ne pas avoir emmené Vent du Nord. Mais le jeune scribe ne reviendrait sûrement pas vivant de son aventure, et il savait que Sékari s’occuperait bien de son âne.

Iker avait été contraint de couper brutalement tout contact avec les Asiatiques qu’il ne considérait plus comme des alliés. Leur véritable but, il s’en moquait.

Il devait agir seul.

Les mystères d'Osiris - 02 - La conspiration du mal
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